"Ce qui se passe à Essen reste à Essen".

Le début ?


Cette première loi de la ludochonnerie essennienne nous a été inculquée quasiment dès notre arrivée et bien souvent répétée. Bien que le périmètre de cette sainte règle n'ait jamais été pleinement défini il ne me viendrait pas à l'esprit de la transiger dès mon retour en terre francophone. Du moins pas totalement, car après tout je suis français, respecter à la lettre les principes oraux ou écrits n'a jamais été notre fort. De plus, dans un juste souci de liberté d'expression, d'égalité d'information et de fraternité de ludochons, je me dois, envers des camarades bien malheureusement restés dans l'hexagone, de lever un coin du voile.

Voyez déjà comme certains ou certaines tremblent. D'excitation ou d'appréhension, c'est suivant.

Orques Même notre orque peut voyager incognito !

Habitué de notre rendez-vous hebdomadaire du jeudi, je connaissais le ludochon dans son élément berjallien naturel: un être sociale, affable, quoique parfois taquin. En dehors de nos murs bien connus, là-haut sur le haut plateau du Vercors lors du fameux week-end ludochon, je découvrais l'animal un peu plus débridé, mais toujours concentré. Alors, le week-end dernier, au sein des saints ludiques en Germanie profonde, je fus… ébahi. Certes par le contexte général de ce salon hors normes. Mais aussi, vous l'aurez deviné, par l'inhabituelle attitude de mes compères. Par souci de conservation d'anonymat je me tiens dans la suite de mon texte au strict emploi neutre du genre masculin mais ne vous méprenez pas, il peut être question ici de n'importe (oui, par exemple, avec un "e") qui.

Première surprise pour moi, la métamorphose du ludochon. Loin des vicissitudes du quotidien, l'ordinaire ludochon développe des capacités très spéciales. Tel ludochon par exemple devient insensible aux sirènes des différents jeux présentés et s'il ne s'empêche pas de jouer (bien au contraire) repart sans avoir craqué. Tel ludochon au contraire remplit sa besace encore et encore; et pourtant, voyez le voler de stand en stand pas le moins du monde obéré par les tonnes de jeux qu'il porte sur lui. D'autres encore semblent ne pas avoir besoin de dormir et font preuve d'une énergie débordante du petit matin au… petit matin.
Second étonnement de taille pour moi, la soif du ludochon. Celle du savoir ludique bien sûr, mais aussi, le soir, celle plus primaire du gosier desséché. Si on peut l'expliquer par le fait qu'Essen est un vrai lieu de rencontre où beaucoup de discussions ont lieu – en témoigne d'ailleurs l'incessant brouhaha des différents halls – il convient de noter cette particularité physiologique du ludochon dont la naturelle reconstitution d'un taux d'humidité intra-corporelle convenable demande une impressionnante descente de liquide de préférence ambré et pétillant.

Bière Ce n’est que le premier tour de jeu, on commence doucement

Enfin, troisième stupéfaction ici : la faculté du ludochon à dépasser la barrière de la langue. Enfin, je ne parle pas ici de brillantes démonstrations d'allemand parlé mais plutôt de la façon générale qu'a le ludochon à… moins policer son discours. D'allusions croustillantes en remarques espiègles le nord isérois délocalisé n'a pas peur des mots et de leur(s) signification(s). Et il ne s'agit pas seulement d'un effet secondaire de la restauration organique expliquée au paragraphe précédent.

On l'aura compris, le ludochon semble changer de réalité en Rhénanie du nord. Ami lecteur si intrigué tu es, mais aussi frustré peut être de n'avoir ici qu'une vague esquisse du mystère, je ne peux que te donner rendez-vous en terre allemande car… "ce qui se passe à Essen reste à Essen".

Le début ?

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