dimanche, novembre 16 2025

Essen 2025 par Yoan

C’est la première fois que je vais accomplir le pèlerinage ludique qu’est aller à Essen, vivre enfin cette immersion dans le temple du jeu, cet immense Messe, dans lequel des fans du monde entier vont se rendre pendant 4 jours afin de célébrer un loisir commun.
C’est une délégation riche de vingt ludochons qui se rend cette année en Allemagne. Certains prendront la voiture (Antonio, Pauline, Raphaël, Pascal, Elsa, Cécile, Wilfried, Magali, Vincent G), d’autres le train (Sylvain, Maxence, Thierry, Sylvain), ou bien l’avion (Suzel, Cyrille, Yoann, Céline, Michael, Vincent C, Camille) avec un critère pris en compte par tous : comment rapporter chez soi le plus de jeux possible ? C’est donc les valises vides que j’arrive mercredi soir à l’aéroport de Düsseldorf, la romantique.

Les gens

Essen, c’est d’abord beaucoup de monde. Le lieu a beau être immense, on mesure très vite à quel point il faudra une certaine endurance pour passer quatre jours au milieu de cette foule. On réalise tout aussi rapidement qu’il faudra se battre pour obtenir une place à certaines tables de jeu. Ah c’est sûr, si on veut jouer à Pigeon Explosion (ce que j’ai fait, oui), pas besoin de jouer des coudes. Mais pour certaines tables, mieux vaut se pointer dès l’ouverture à 10h, et en courant, ou bien s’inscrire sur un planning proposé par certains éditeurs. Mais même pour s’inscrire sur ce planning, il faut faire la queue. Bref, il faut s’imprégner d’une bonne dose de flegme germanique pour profiter pleinement du salon.




Là, devant, l'agent de sécurité c'est Pascal !

« Je viens de croiser Stefan Feld », me susurre Antonio à l’oreille, au détour d’une allée. « Hein ? Sérieux ? Où ça ? Tu lui as fait coucou ? ». Je suis comme un gosse. Oui, Essen, ce sont aussi des stars. Bon, des stars du monde ludique, certes, mais ça compte quand même. Pour mieux s’en rendre compte, il faut imaginer un fan de foot qui se rendrait à une cérémonie du ballon d’or, ou je ne sais pas, un fan de politique à un conseil des ministres.


Un exemple ? Rencontre au sommet (les noms sont écrits dessus !)

De très nombreux jeux peuvent se faire dédicacer dès leur achat tellement cela fourmille d’auteurs et d’illustrateurs, et même si je ne cours pas après les boîtes dédicacées, cela donne le sentiment d’assister à un événement, de faire partie de quelque chose d’important. Cela galvanise, fait oublier la fatigue, et donne envie de profiter de ces quatre jours, au maximum.


La "photo t-shirts" de M. Meeple.... au cadrage perfectible !

Enfin et surtout, les gens, ce sont aussi les ludochons. C’était ma première virée ludochonne, pas encore de Cannes ou de Valmeinier à mon actif, donc l’expérience était multiple ! Et que dire si ce n’est un grand merci à cette équipe de joueurs qui m’a fait sentir pendant 4 jours comme si on avait élevé des cochons ensemble, ou comme si j’avais passé chaque Essen en leur compagnie. Personne n’a, à ma connaissance, essayé de me semer. On a bien tenté de m’empoisonner avec des curry würst, mais il paraît que c’est une tradition locale, rien de véritablement malveillant donc.

Le tournoi

Tous les ans dans le cadre du salon a lieu un tournoi, les Europe Masters, que l’on pourrait qualifier un poil pompeusement de championnat d’Europe des jeux de sociétés. Des équipes venues de toute l’Europe, passées pour la grande majorité par des épreuves de qualification dans leur pays, se retrouvent lors d’une journée, le samedi, pour en découdre sur quatre jeux sélectionnés 6 mois plus tôt.


Les meilleurs joueurs d'Europe....

... et nous ! (Question du pigiste : la boite c'est un message cachée ?)

C’est ainsi que, dans l’anonymat le plus total du reste des visiteurs du salon, se sont réunis les meilleurs joueurs de jeux de sociétés de toute l’Europe, ainsi que quatre Ludochons (Michael, Raphaël, Vincent, Yoan). Oui, parce que quand les allemands m’expliquaient comment ils avaient âprement obtenus leur précieux sésame pour le tournoi, je répondais péniblement « hum… me ? Well, I am here because I know Vincent… You know Vincent, from the ludochons ? ». Et oui, l’ancienneté dans le monde du jeu, ça sert.

Je ne vais pas me lancer dans un compte rendu détaillé du tournoi, mais simplement dire que nous avons fait honneur à notre statut d’absolument pas favoris, avec une 27ème place sur 37 équipes. Je ne peux passer sous silence la victoire de prestige de Michael, qui remportera une partie d’anthologie de son jeu préféré, 7 empires, au nez et à la barbe d’un finlandais talentueux. Et enfin préciser que Vincent a porté l’équipe à bout de bras, gagnant la moitié de ses parties, prouvant que la jeunesse et la fougue ne sont peu de choses face à l’expérience et la roublardise.

Les jeux

À Essen, on y va avant tout pour jouer ! J’ai pu pendant 3 jours essayer 21 jeux. Comme je ne sais pas trier, passage en revue exhaustive.

1er jour

Le premier jeu que j’ai essayé sur le salon était Fourmis (Cranio). Le graphisme m’a tout de suite plu, on a affaire au même illustrateur talentueux que pour Rats, de Luciani. Un spécialiste des dessins d’animaux, donc. L’expérience de jeu a été totalement gâché par une explication de règles bien confuse, et nous avons péniblement effectué quelques tours, le nez dans le livret de règles, arrivant à la conclusion commune que le jeu avait très certainement du potentiel, mais que dans ces conditions, autant arrêter. Mince, ça commence mal. Heureusement, ce fut de loin la plus mauvaise expérience d’explication du séjour.


Un duel au sommet....

... Et des jeux pour tous !

J’ai pu ensuite essayer Sanctuary (Super Meeple), ça fait du bien de retrouver les sensations d’un Ark Nova, installé et expliqué en 15 min, et joué en 1h ! Je joue ensuite à San Francisco 1906 (Looping Games), très sympa, thème toujours très présent, et plaisant, dans les jeux de cette collection. Bonne surprise ensuite que Quorum (Devir), un jeu malin, avec un multi-scoring qui fait un peu mal au crâne, mais il y a de l’interaction, des coups fourrés. C’est peut-être un peu trop chaotique pour moi, mais j’ai apprécié la partie.


J’ai également pu essayer Les Derniers Droïdes (Blue Cocker), j’en entends parler depuis longtemps, alors allons-y. Et bien, plutôt déçu. C’est de la gestion de ressources, la mécanique est ultra classique, et si ce n’est le sympathique mode 2 contre 2, je trouve que le jeu n’apporte pas grand-chose.


Ark nova light... Mais où est Suzel ?

'' Tremblement de terre à San Francisco !''

2ème jour

Les ludochons arrivés plus tôt sur le salon ont pu nous garder une place sur Thebai (Intrafin). Du gros jeu, comme on dit. Pour ce genre de jeu, à Essen, on effectue environ un cinquième du jeu, avant de devoir laisser notre place. Cela signifie environ 30 min d’explication, 30 min de partie, et hop on va voir ailleurs. J’appréhendais un peu cela, j’aime bien savoir quelle semble être la stratégie gagnante, pouvoir juger le tempo d’un jeu, mais finalement cela est suffisant pour savoir si le jeu a des chances de nous plaire, si on a envie, plus tard, d’en refaire une partie. Pour Thebai c’est le cas, le jeu m’a semblé touffu à souhait, avec plein de bonnes idées ! Ensuite, c’est le drame : le jeu mauvais. Il fallait bien que cela arrive, vu le nombre de jeux essayés. On se lance sur Theocratia (Mojito Studios), parce que « oh, il est beau le plateau ! », et malgré une explication plutôt claire, Raphaël et moi passons à côté de la partie. Il en va de-même pour nos partenaires de jeu italiens. On arrête au bout d’une manche, mais par choix cette fois-ci.




Essen ce n'est pas que des jeux !

Viens ensuite une belle série de jeux, à deux c’est beaucoup plus simple de trouver une table ! On essaye Emblèmes (Savana) qui emprunte à Courtisans et Oriflammes, c’est chouette mais ne semble rien apporter de vraiment nouveau. Tag Team (Scorpion Masqué), jeu de deckbuilding pour 2 joueurs, un affrontement nerveux et rythmé, rapide, pour lequel je suis frustré de ne pas adhérer plus que ça. La part de bluff me semble trop importante par rapport à l’aspect tactique.

Les jardins suspendus (Gigamic) me plaisent beaucoup, j’adore ces jeux familiaux, expliqués en 10 min, mais pour lesquels chaque tour présente un vrai choix, pour qui a envie de se prendre un minimum, ou même un maximum, la tête (ce qui me correspond tout à fait). Allez hop, dans le sac. Ensuite c’est Viva Catrina (Flying Games), même constat, et même conséquence (hop, dans le sac). Je reste plus réservé pour Codo berlin 63 (Sorry we are french), un jeu pour mythomane. On ment dès le tour 1 et on ne s’arrête plus, ou pas en fait, une chance sur deux, non, j’aime le bluff mais là c’est trop.

!! On s’installe ensuite pour 1ers contacts (Explor8), coup de chance, le jeu est en tête du classement fairplay (le classement des jeux qui plaisent le plus, d’après les votants, même si la pertinence de ce classement est à questionner). C’est un jeu de traque, et j’adore les jeux de traque (Whitehall, Scotland Yard…). À ne pas confondre avec les jeux de déduction, comme Cryptide.
Si les genres sont voisins et ont comme point commun de faire griller quelques neurones, on a affaire ici à un jeu coopératif sauf pour un, seul contre tous donc. Ici c’est un joueur qui aura le rôle d’un alien, tombé sur Terre par mégarde, fichue erreur de trajectoire, et qui va devoir trouver un moyen de se carapater avant que les soldats (les autres joueurs) le capturent afin d’éviter que la population ne panique. Le thème est plaisant, la partie agréable, mais cela me semble trop déséquilibré. On n’a pas compris comment l’alien pouvait s’en sortir, et effectivement, il ne s’en est absolument pas sorti. Même constat après une deuxième partie le soir à l’hôtel. Il existe plusieurs scénarios possibles, des soldats avec des capacités diverses, donc à voir. Mais au final, cela m’aura surtout donné envie de ressortir Whitehall.
On termine la journée avec The Fog (Deluxe Edition), c’est un jeu de bousculade générale, chaque joueurs doit réussir à faire s’évader d’une île le plus possible de ses personnages, en les jetant dans des barques de fortunes, avant qu’ils ne soient rattrapés par un brouillard mortel (si leur mort en soi n’est pas si douloureuse, celle-ci est associée à une perte de points de victoire beaucoup plus problématique). On se faufile, on se saute par-dessus, on se pousse, c’est bordélique mais souvent malin, malgré tout. C’est difficile d’avoir une opinion non biaisée sur ce jeu, tant mes partenaires de jeux n’ont, eux, pas aimé. C’est un peu comme regarder un film à côté d’une personne qui soupire toutes les 3 min à côté de vous, cela a beau être un chef d’œuvre, l’expérience aura un goût… bizarre. Je pense pouvoir malgré tout pouvoir affirmer que The Fog n’est pas un chef d’œuvre, mais si l’occasion se présente, j’y rejouerais volontiers.

3ème jour

Ça y’est, c’est le dernier jour ! Au petit déjeuner, c’est le moment de faire la liste des jeux que l’on veut essayer, et une prise de conscience s’impose : non, on ne pourra pas jouer à tout. Oui, c’est frustrant. Mais finalement, c’est aussi ça qui fait le sel de ce genre de salon. On essaye qu’une fraction de ce qui nous plairait, on passe beaucoup de temps à regarder des stands avec envie, sans pouvoir s’asseoir, et au final cela encourage à dialoguer avec les autres joueurs, on partage nos impressions, « vous avez essayé quoi, vous ? ». Le bouche à oreilles intra-ludochons fonctionne à merveille.
On s’installe dès le matin pour jouer à Tianxia (Pixie Games), un jeu de Daniele Tascini, l’auteur des jeux en T (Teotihuacan, Tzol’kin…). Encore un gros jeu, et il me semble encore plus prometteur que Thebai. Peut-être le thème, ou plutôt la région géographique, l’Asie, qui me parle davantage. En tout cas il me semble avoir plein de bonnes idées, avec une interaction assez forte, notamment une mécanique de défense semi-coopérative qui me rappelle Iki et sa lutte contre les incendies. J’aimerais beaucoup en faire une partie entière !
On a ensuite un peu de temps avec d’aller s’asseoir à une table de Emberheart que nous avons réservé pour 13h, et on trouve une table de La Bohème (Iello), un jeu deckbuilding au thème très présent, au graphisme magnifique, qui nous charmera, que dis-je, nous envoutera complétement. Si la mécanique n’est pas tellement novatrice, l’emballage est parfait, et on retrouve l’aspect course d’un dominion : le premier qui obtient telle nombre de telles cartes gagne la partie. C’est agréable, parfois, de ne pas avoir à compter des points de victoire.
On va donc essayer Emberheart (Mindclash), le jeu est sorti en français sous le nom de Dragonniers (Super Meeple), mais Emberheart, c’est tellement plus classe. L’explication des règles est d’une fluidité rare, et le jeu séduit. On attend de voir sur une partie entière, mais ce jeu de sauvetage de dragons, mélangeant pose d’ouvriers et enchères est très prometteur.


Des ludochons à Thébai.

Essen c’est presque fini, on décide de passer un moment dans le hall avec les jeux familiaux, au milieu de gens un peu moins poilus, pour s’aérer un peu la tête et ramener des cadeaux à la maison. On essaye au passage Pergola (Rebel Studio), qui manque de piment, mais peut-être qu’après une vingtaine de jeux on est devenu trop exigeant. Il y a aussi Dino Fantasia, jeu d’affrontement à deux annoncé pour enfants, mais dont le graphisme effectivement enfantin contraste avec une profondeur tactique assez poussée, certainement trop pour le public ciblé. Enfin, on tente dans un ultime passage chez Intrafin d’essayer Echoes of Time, un des jeux du salon, mais les tables affichent toutes complet, et comme il ne reste plus beaucoup de temps avant que le salon ferme, on se rabat sur Pigeon Explosion, du même éditeur, montrant par là qu’on est prêts à tout pour profiter, encore, jusqu’au bout, qu’il faudra certainement nous mettre dehors par la force.

Épilogue

J'ai partagé avec vous mon expérience de Essen. Très personnelle, il est vrai… mais comment faire autrement, alors que chacun vit Essen à sa façon, chacun en fait sa propre expérience. Pendant que certains préfèrent déambuler dans les allées, à la recherche du jeu, de la pépite, certains vont préférer tester le plus de jeux possibles, frôlant l’overdose, d’autres vont chercher les blockbusters, pour essayer les jeux dont on parle, avant tout le monde. L’important pour tous m’a semblé de s’imprégner de l’ambiance générale, de vivre pleinement cette effervescence collective autour du jeu.


La dernière photo de groupe

Un dernier restaurant, italien cette fois, avec cette belle bande de joueurs, et c’en est fini de Essen 2025. Demain, départ à 5h du matin de l’hôtel, pour prendre l’avion, les valises pleines. Je venais ici par curiosité, parce que j’entends parler de ce salon depuis que je suis passionné de jeux, parce qu’il me semblait être une sorte de passage obligé pour tout joueur qui se respecte. Je repars avec une seule envie, celle de revenir, afin de vivre de nouveau quatre jours coupés du monde, dans cette bulle ludique qui m’a fait un bien fou.

13 novembre 2025 - DA, oui mais non

Votre serviteur a grandi avec cette citation (peut-être douteuse) de Delany, grand auteur de SF, sur un autre grand auteur de SF, Stanislas Lem, et l'une de ses oeuvres majeures, Solaris : "Il se refuse à répondre de manière simpliste à des questions complexes" (Delany admirait effectivement Lem mais je n'ai pas retrouvé la citation). Voilà, quoi qu'il en soit une bien belle proposition... Mais citation qui visiblement n'est pas arrivée jusqu'à tout un tas de caciques de la politique moderne !

Orloj
Orloj - Evocation d'une merveille d'une époque où la mesure du temps relevait du prodige, et pas de l'étalage de richesse au poignet !

Vous devez surtout vous demander, ce qui a bien pu motiver cette réminiscence et bien c'est l'observation attentive du jeu Kingdom crossing....

- Une attention qui ne se perçoit pas sur ton score...
- Certes... Et j'ajoute même que c'est peut-être, en plus, une remarque de vieux con !
- Ah, si alors c'est de l'expertise !
- ???
- Bah t'es vieux et...
- Ta da da ! Foin de tout cela !Ne nous concentrons pas sur le porteur du message
- C'est dommage, pour une fois qu'on avait une expertise... Ca aurait changé le lecteur
- Bon, reprenons...

Oui donc alors que je passais joyeusement, selon une tradition solidement établie, complètement à côté de ma partie, nous évoquions avec mes camarades cette question des 7 ponts qui est en fait un vieux sujet mathématique et informatique : peut-on passer sur les 7 ponts en un seul trajet ?
La réponse est non, et il est assez sympathique en fait de voir un jeu qui se construit, sur une impossibilité mathématiquement démontrée ! Le sujet est en effet connu comme le problème des "ponts de Konigsberg" et a été résolu il y a bien longtemps par Euler, et a servi d'illustration notamment pour la naissante théorie des graphes...

Théorie qui a pu enthousiasmer bien plus tard des générations de jeunes informaticiens comme les problèmes des chemins les plus courts (Djikstra), les arbres de Steiner pour les réseaux et plein d'autres choses amusantes, avant que ce savoir et cet enthousiasme ne condamnent la plupart à une carrière à effacer des messages de rageux sur internet...

Dragonniers
Dragonniers - Ou la vie exaltante de palefreniers décidés à chevaucher des bêtes furieuses qui rotent et qui pètent des gaz inflammables ! Une vocation, quoi !

On pouvait donc s'intéresser à Euler qui vécut une vie assez extraordinaire notamment sous Catherine I de Russie (Tiens, il y a une reine dans le jeu), mais si l'histoire de ce mathématicien vous effraie - curieusement les mathématiciens qui sont plutôt paisibles, ont souvent cet effet là - il y avait aussi la ville de Konigsberg à explorer....
Elle n'est, en effet pas sans intérêt car, par exemple, aujourd'hui on la connaît sous le nom de Kaliningrad, ville russe enclavée, zone militaire dûment nucléarisée, et menace stratégique patente... Reflet donc des hésitations et des valses de l'histoire...

Avant cela, ce fut aussi une des grandes villes de la Prusse et plus tôt encore, la capitale des chevaliers teutoniques et là il faut citer Ottokar II ! Et moi, dès que je vois un Ottokar, je le prends toujours....

Bref je songeais vaguement à cela et pas assez au jeu, en pensant que les auteurs avaient aussi du être inspirés par ce sujet avec les guildes et ces personnages aux titres médiévaux... Oui mais alors pourquoi avoir fait un refus d'obstacle car on se retrouve avec des personnages quasi-enfantins qui ne rendent pas à mon avis à la complexité du jeu.... Et là on se demande si on a fait dans la gamification ou alors qu'on a voulu s'inspirer d'une illustration s'approchant de celles de Root et pouvant motiver du joueur plus trapu...

- Et donc c'est là que revient le vieux con ?
- Bah oui
- Pourtant, c'est bien une direction artistique qui s'assume....
- Ouaip mais cela ne facilite pas le boulot du chroniqueur et surtout du joueur rêveur...
- Difficile de reprocher à l'éditeur de ne pas se concentrer uniquement sur le marché du joueur rêveur qui doit pondre une chronique pour le lendemain! Non ? Le créneau est un peu étroit !
- Sans doute mais c'est dommage ! Parce qu'il peut aussi y avoir un plaisir après le jeu à aller revoir les bijoux de Lalique après une partie d'Artistry ou de se demander ce qui a pu inspirer Orloj dans la ville de Prague... Tant qu'à faire du jeu un objet culturel autant en profiter de temps en temps !

Les jeux

  • Artistry ( Amy Droz, Dusty Droz chez Dux Somnium Games)
  • Dragonniers ( Rob Fisher, Adam Porter chez SuperMeeple)
  • Kingdom crossing (Marco Canetta, Stefania Niccolini chez Sorry we are French)
  • Orloj: The Prague Astronomical Clock
  • Tacta (Jason Tremblay chez The Op games)
  • Viva Catrina ( Fred Boulle, Grégory Grard chez The flying games)

Les joueurs

  • Antonio, Frédéric, Vincent (Possom) et Yoan
  • Eric, Jory, Olivier et Vincent (Bibou)
  • Cyril (Atom), Michael le bricoleur et Suzel
  • Magali, Nelly, Sébastien et Séverine



Kingdom crossing - Donc des castors anthropomorphes qui franchissent des ponts pour rencontrer des notables et satisfaire leur reine ! Et bon jeu !

vendredi, novembre 7 2025

6 novembre 2025 - Les ludochons sont-ils trumpiens ?

Voilà, un titre qui devrait pouvoir nous attirer un ou deux lecteurs... Pure provocation marketing digne des pires vendeurs d'espaces publicitaires sur internet ? Et bien même pas !

Feya's swamp
Feya's swamp - Tu veux faire de la politique ? Prends des bottes !... Ou choisis un bon jeu !

En effet on peut trouver des points communs entre la séance du jour et l'ère trumpienne, et comme je vois bien que vous doutez, allons-y !
Rappelons, pour commencer, que Donald Trump a mené une campagne en appelant à nettoyer le marais ("Clean the swamp"). Personne n'avait alors compris que la grenouille orange pensait le faire en y injectant des requins et quelques parasites, ce qui est un technique assez... euh... courageuse et rarement efficace mais.... (Euh en fait il n'y a pas de "mais", l'eau ne devient pas plus limpide du tout !)
Et que faisaient les ludochons, eux, en cette soirée, ils peuplaient le marais de Feya !

Stupor mundi
Stupor mundi - C'est beau et cela nous présente un dirigeant qui échappait à l'entendement !

Il faut aussi noter que les décision du Donald, frappent souvent le monde d'une stupeur rare, au moment même où nos joueurs jouaient à.... Stupor Mundi, un jeu où, nous en avons déjà parlé il faut construire un étrange château, dont la finalité échappe à l'entendement, ce qui peut rappeler la création actuelle 'une salle de bal XXL à l'heure où la valse de Vienne n'est plus vraiment à la mode.

Bien sur tout, cela n'est rien comparé au chaos politique qui semble vouloir se développer, et sur lequel on peine à poser des noms, on nous dit que démocrature tient la rampe mais chez les ludochons on jouait en cette soirée à The Anarchy, ce qui est une option ! Il faudrait surement relire les petites lignes du contrat démocratique mais si elles sont aussi petites que les lignes du jeu cela ne va pas être facile

Le tout est bien sûr géré à coup de grands slogans, propres au MAGA et ne soyons pas surpris si Ark Nova rime avec ce terme. "Une nouvelle arche", je suis sûr qu'on n'est pas très loin de nous proposer cette idée pour aller sur Mars, histoire de voir si la Kétamine est meilleure là-bas!.
Le tout fait de nous des proies dans des arènes médiatiques, qui laissent peu de place pour le pas de côté, la prise de recul ou la réflexion.... Et nous aussi nous étions dans la vitesse avec Light Speed: Arena....

Keyper
Keyper - "- Non, non rassure-toi, je n'ai pas amené Keyflower ! - Escroc !"

Le tout est aussi caractérisé par une prédation sans limite de tous ceux qui peuvent atteindre à un moment ou à un autre une quelconque position, ou découvrir le moindre filon à exploiter, selon la morale hautement évolué du Finder Keeper, auquel nous avons sans doute fait allusion via Keyper....

Avouons qu'il y a bien un jeu qui ne nous semble pas dans le fil de (l'absence de) la pensée trumpienne : Propolis, parce qu'après avoir vidé la Maison Blanche, et le shut-down cela doit moins ressembler à une ruche à Washington !

Et Tacta me direz-vous ? Oh, bah ce leader aux standards moraux élevés a souvent montré son côté tactile, quitte à payer assez cher pour que ses penchants restent secrets (raté) !

Les jeux

  • The Anarchy ( Bobby Hill chez Pixie Games)
  • Ark Nova (Mathias Wigge chez Super Meeple)
  • Feya's Swamp ( Helge Ostertag, Anselm Ostertag chez Fractal Juegos)
  • Keyper (Richard Breese chez R&D Games)
  • Light Speed: Arena ( Leonardo Alese, James Ernest, Tom Jolly, Emanuele Santellani chez Pegasus Spiele )
  • Propolis ( Molly Johnson, Robert Melvin, Shawn Stankewich chez Flatout games)
  • Stupor Mundi (Nestore Mangone chez Pixie Games)
  • Tacta (Jason Tremblay chez The Op games)
  • Zenith ( Grégory Grard, Mathieu Roussel chez Playpunk)

Les joueurs

  • Antonio, Vincent(Possom), Yoan et un invité Micha
  • Elsa, Serge et Suzel
  • AlainCM et Vincent (Bibou)
  • Michael le bricoleur, Nattan, Wilfried et un invité
  • Davy, Guillaume, et ...
  • Jory, Maxime (Lysefaille), Stéphane (Gnafron) et ...
  • Manu, Michael Mike et Olivier


Tacta
Tacta - Typiquement le bon petit jeu que Vincent ramène d'Essen !

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Les ludochons : le club des joueurs et joueuses de jeux de société / jeux de plateau
sur Bourgoin-Jallieu et le Nord-Isère