Le ludochon est un athlète grec ancien ! Si, si, vous allez voir !
Quand on parle de jeu, il faut bien à un moment parler de victoire (même si, et je devance vos remarques, certains s'en passent très bien), et cela nous amène à une question importante : la victoire est elle importante ?
On vous répondra d'ordinaire, quasi-mécaniquement, que l'essentiel est de participer, ce qui est en fait une citation pratique , de (pas tout-à-fait) Pierre de Coubertin, ce qui nous vaudra de rappeler aujourd'hui
- que ce n'est pas la devise des JO (qui après modification est devenue Citius, Altius, Fortius – Communiter )
- qu'il ne faut peut-être pas se cacher aveuglément derrière cet homme qui avait, notamment sur la féminité et le sport, des vues qu'on qualifiera au mieux comme, "de son époque".
Clank ! Catacombes - Le royaume d'Hadès aurait dit les anciens !
Recherchée, dans le fair-play, la victoire c'est bien ! C'est ce qui fait en partie la beauté du sport ou d'un loisir, cela génère l'émulation et vient souvent récompenser la beauté de la performance... Mais que faire de celle-ci une fois acquise, là est peut-être la vraie question...
On peut parfois faire le tour du stade en sautant partout avec un drapeau sur le dos mais si vous faites cela lors d'une réunion de ludochons, votre enthousiasme paraitra peut-être excessif voire même abusif... Ce n'est donc déjà pas si simple.... Et encore, il faudrait également prendre en compte, la réaction des autres joueurs, ou des spectateurs (rares chez les ludochons) et même des organisateurs (le pauvre compère qui a passé deux heures à lire des règles cryptiques avant de se faire humilier publiquement).
Dans la Grèce antique, le vainqueur lui ne recevait qu'une couronne de feuilles d'oliviers... Notez que certains ont pourtant réussi à obtenir de leurs victoires, bien des avantages et une gloire quasi-éternelle ; Milon de Crotone, Théagène de Thasos, Diagoras de Rhodes, Léonidas de Rhodes, Kyniska of Sparta... Essayez de faire semblant de les connaître, aussi bien que moi.... qui vient de piocher leurs noms sur le web
Il y a quelque chose d'assez élégant à donner une couronne d'olivier en guise de symbole de la victoire, cela donne un signe clair de la primauté du vainqueur mais celle-ci est périssable et il faudra donc si on veut s'assurer du futur; travail d'humilité, soit en conquérir de nouvelles soit s'assurer de la mémoire de cet exploit chez les spectateurs, et c'est ce qu'avaient fait les athlètes mentionnés...
Les jeux modernes ont assez vite compris que cela ne pourrait pas suffire ! Lors des premiers jeux olympiques modernes, le vainqueur reçoit bien une couronne , mais on y ajoute une petite médaille d'argent ! Le second aura le droit au bronze... On commence à rentrer ainsi dans l'air du tangible, du durable, mais est-ce un bien ?
Cela ne suffira d'ailleurs même pas...La couronne disparaitra souvent au profit de bouquets traités un peu légèrement... Et, on verra apparaître l'or, l'argent, le bronze, les podiums, puis ... les classements, les compilations, les statistiques, et l'omniprésence de superlatifs rebattus (oxymore moderne)...
Cela a une conséquence terrible pour les vainqueurs ! Comment entretenir ces médailles ? Quel produit d'entretien et comment obtenir une belle patine de l'argent plutôt qu'un truc noirâtre ? Que de conflits avec son conjoint sur ces nids à poussière alors qu'avec la couronne, le composteur suffisait à apaiser les ménages !
Le ludochon suit-il l'exemple du sportif ? Et bien, pas tellement, et pas uniquement parce que le bureau des ludochons ne lâche pas de l'or si facilement que cela ! Certes, certains joueurs ont une réputation bien établie mais elle tient de celle de l'athlète antique, arrachée par des exploits répétés et par l'adhésion de la vox populi. Pire, la couronne d'oliviers est chez nous virtuelle et surtout très périssable et en quelques secondes, le prestige est perdu et le vainqueur doit refaire ses preuves sur le prochain jeu (même le petit jeu d'apéro pour finir la soirée!).
L'antre du roi de la Montagne - des grecs mais mineurs de fond aujourd'hui !
Oui, nous, ludochons, nous nous sommes, par le jeu, rapprochés des anciens achéens... Réjoui, je ne vois plus qu'une seule conclusion à apporter et à adopter pour les futurs séances,.... nous ne nous exprimerons plus qu'en grec... Ορίστε λοιπόν!
Les jeux
- L'Antre du Roi de la Montagne ( Jay Cormier, Graeme Jahns chez Iello)
- Le château blanc (Isra C., Shei S chez Iello)
- Clank ! Catacombes (Paul Dennen chez Origames) x2
- Flip 7 ( Eric Olsen chez The Op games)
- Mojo (Antoni Guillen chez Pegasus Spiele)
- Koinobori ( David Bernal chez Perro Loko Games)
- Raising robots Brett Sobol, Seth Van Orden chez Lucky Duck Games)
- Wingspan (Elizabeth Hargrave chez Matagot)
Les joueurs
- Jori, Michaël le bricoleur, Stéphane (Gnafron) et Vincent (Possom)
- Eric, Guillaume, Jonathan, et Suzel
- Alexis, Natacha, Olivier et Séverine
- Elsa, Noémie (plus vieille!), et Vincent (Tcho)
- Cyril (Atom), Nattan et Yoann
- Magali et Vincent (Bibou)
Raising robots - Faut-il des humains pour élever des robots ?