Meeplarlequin
par Barbare à Cartes Land

 

P. descendit de sa puissante motrice, sous le regard gourmand de japonaises en goguettes. Certes, il était loin le temps où Gabin, couvert de suie, faisait se pâmer le public en sautant avec une mâle agilité de sa Pacific 231 écumante, mais les 200 mètres de rame fuselée faisait encore leur petit effet, songeait-il, alors qu'il dut se résoudre à faire un selfie avec une pseudo-geisha enamourée, placé devant le souffle brûlant de sa locomotive qui dessinait son torse puissant.
Mais ce que cette japonaise élégante ignorait c'était le drame terrible qui se jouait derrière le regard attentif de notre cheminot, en effet, c'est une autre passion, bien moins charnelle qui privait celui-ci se son juste sommeil.

En effet, P. était joueur et à peine sorti de la gare il se précipiterait chez les ludochons, un club de jeux select du Nord-Isère, où il retrouverait ses maîtresses sous la forme de cartes à jouer présentant de longs vaisseaux oblongs (Space base)... Son partenaire du jour, un certain V. aurait beau tenter d'éveiller son attention, en prononçant avec toute l'onctuosité possible d'un accent outre-quiévrain, le "w" de wagon, rien ne saurait distraire son attention des passes troublantes de ses "meilleures" amies....

À la même table, un dénommé S., pourtant grand organisateur de week-end mondains et ludiques, finirait même par être troublé par ce ménage à trois, qui présentait pour lui, tous les signes du drame à venir; celui d'une défaite de l'un d'entre-eux, affichant tous les signes de la passion contrariée!

Space base Space base - Bon, d'accord, la sensualité du jeu ne saute pas aux yeux immédiatement...

Cette passion finalement était bien sage si on considère que dans ce que certains pourraient appeler un casino, se déroulait à quelques pas des événements d'un tout autre acabit....

Une certaine S. s'étant déjà faite une réputation sulfureuse à force de fréquenter ,ce que certains désignaient avec une gène certaine, des "cochons", céda d'un coup complètement à cette passion, et trouva un terrain favorable (The Grimm Forest) qui lui permit de tripoter (il n'y a malheureusement pas d'autres termes) pendant une large partie de la soirée des cochons, de toute nature, faisant "ami / ami" avec les sept nains, le tout pour finir par jouer au grand méchant loup...
On nous dit que tous ces événements ne visait qu'à rendre jaloux un certain R., joueur brillant mais qui aurait décidé de quitter nos tables pour d'autres aventures dans des contrées lointaines... Si tel était le cas on peut se demander si de telles pratiques se justifient malgré tout, surtout quand à la même table, certains tentaient, sans grand succès, de jouer les Blanche-Neige, histoire de se préserver de toute corruption morale!

Cette corruption morale finirait d'ailleurs par tous les rattraper quand ils tomberaient tous, sous un prétexte vaguement artistique, dans une lutte à la vénalité assumée pour s'assurer la meilleure part d'Art moderne... On verrait alors que la passion cède le pas assez vite à la plus profonde cupidité, et c'est un certain V. qui s'était tenu prudemment à l'écart de ces petits jeux malsains qui finirait par tirer avantage de cette folle soirée...

The Grimm forest The Grimm forest - pour enfants, sauf si vous jouez avec des adultes ! :-)


"Old sins cast long shadows" disent nos voisins anglais et nous pûmes aussi le constater, car si R., O. et S. se virent finalement emportés par un tourbillon d'émotions qui les conduisit à leur perte, leur malheur allaient créer d'autres drames un peu plus loin... En effet, l'ultime sortie du dénommé R. avant son départ pour de nouvelles explorations, avait suscité bien des convoitises, chacun voulant se l'arracher... Quelques uns crurent, et cela paraissait un pari des plus raisonnables, que le mieux serait de l'attirer sur des terres étranges et lointaines qu'il aimait d'ordinaire parcourir.... Nous l'avons vu R. résista à cet appel, et tels des amoureux transis, ils  durent se battre, eux seuls, sur le sol hostile de la planète rouge (Terraforming Mars)... Cette partie se doublait d'enjeux personnels, en effet M. et G. retrouvèrent, et il y a une certain cruauté en cela, des éléments de leur vie quotidienne, à savoir apprendre à vivre dans un nouvel environnement, loin de leurs proches, (commme eux en cette soirée séparés de leur progéniture), et isolés des autres joueurs....

Le pire ? une passion n'atteint rarement son point culminant que lorsque le commentateur peut faire appel à Eros et Thanatos... Comment donc qualifier ce qu'il se passa à quelques mètres de nous, quand certains vinrent en couple pour jouer les scientifiques fous, les marchands d'armes corrompus, et les généraux atrabilaires (The Manhattan Project).... Peut-on sortir indemnes d'une telle soirée, ou le mélange des genres peut vous faire passer pour un docteur folamour des temps modernes?

Bon, au final on a terminé avec Buzzer F*cker !


The Manhattan Project The Manhattan Project - Bombe : jolie femme ou engin de mort... Curieux non ?

Les jeux

  • Buzzer F*cker (Y. Hirschfeld et F. Bleuze chez Le droit de perdre)
  • The Grimm Forest (Tim Eisner chez Druid city games)
  • The Manhattan Project (Brandon Tibbetts chez Minion Games)
  • Modern Art (R. Knizia)
  • Space Base (John D. Clair chez AEG)
  • Terraforming Mars (Jacob Fryxelius chez Fryxgames)

Les joueurs

  • Philippe, Stéphane (l'aff) et Vincent (Bibou).
  • Olivier, Raphaël, Suzel, et Vincent (Tcho).
  • Alexis, Carole, Cyril et Renars.
  • Davy, Éric, Guillaume, et Maude.


Modern art Modern art - l'amour de l'art des enchères....